Le Japon
Nous allons aujourd'hui vous présenter un reportage sur le Japon. Le pays du Soleil levant
Ce documentaire vous est présenté par les soupe tutchitsu. Parce que si t'en mange trop tu t'chie t'sus !
Présentation
Le mot japonais qui désigne le Japon, Nippon (ou Nihon), signifie «Soleil levant» et reflète la situation du pays, à l'extrémité orientale du vaste continent asiatique.
Isolé du reste du monde pendant de nombreuses années, le Japon a longtemps éveillé une intense curiosité chez les étrangers.
Bien que connus du voyageur vénitien Marco Polo (1254-1324) et des missionnaires jésuites notamment, le Japon et son peuple conservèrent leur mystère jusqu'à l'« ouverture » forcée du pays au milieu du XIX siècle, la vieille civilisation survécut à l'assaut des influences étrangères et opêra un tournant décisif pour se moderniser.
Chez les Occidentaux, les Japonais acquirent une réputation de peuple propre, industrieux, courageux et intelligent.
Les quatre îles principaies du Japon, Honshu, Kyushu, Hokkaîdo et Shîkoku, et les milliers d'îles plus petites, forment un grand arc en bordure de l'océan Pacifique Nord. Une épine de hautes montagnes traverse l'archipel, obligeant une grande partie de la population à se concentrer sur les étroites plaines côtières.
Les terres agricoles et les villes se livrent une concurrence forcenée pour trouver de l'espace. Pour cette raison, la plupart des Japonais résident dans les grandes zones urbaines qui se sont rapidement développées en centres commerciaux et industriels débordant d'activités.
Les Japonais perdirent la laveur occidentale dans les années 1920 et 1930, l'agression contre la Chine ayant été unanimement condamnée. L'impopularité culmina pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les bombes atomiques lancées sur les villes d'Hîroshima et de Nagasaki en 1945 causèrent tant de destructions et tant de souffrances que le monde fit le voeu de ne jamais plus utiliser de telles armes. Les Japonais luttèrent courageusement pour rebâtir leur pays, concentrant leurs efforts sur le développement de l'économie. Auréolée de succès, leur suprématie économique actuelle repose sur une production de masse, le développement des nouvelles technologies et une politique commerciale agressive.
La culture Japonaise, forgée d'éléments anciens et modernes, sait choisir et adapter les influences occidentales. Par exemple, le sport le plus populaire n'est plus la traditionnelle lutte sumo mais le base-bail, et les hommes d'affaires dépensent de petites fortunes pour jouer au golf. En dépit de cette « occidentalisation », la société Japonaise n'a pas perdu ses traditions. Les arts de la céramique, de la calligraphie et de l'arrangement floral sont toujours aussi raffinés, et les simples mais élégantes maisons de bois ont toujours des pièces séparées par des parois de papier, et des sols recouverts de nattes de jonc (tatami). Quant à la beauté de la nature, ceIle majestueuse du mont FUJI ou celle, plus modeste mais exquise, d'un cerisier en fleur, est toujours l'objet d'une vénération quasi religieuse.
Histoire
Les premiers récits historiques Japonais datant du VIII° siècle de notre ère affirmaient que les îles japonaises furent les premières terres a surgir à la surface du globe et qu'elles devaient leur existence à un mariage entre deux dieux.
Ce mariage aurait également donné naissance à la déesse du Soleil, Amaterasu, dont le descendant Jimmu Tenno, devint, en 660 av. J-C., le premier mortel, mais d'essence divine, a régner sur le Japon. Selon la tradition, l'empereur Akihito (qui accéda an trône en 1989) serait le 125e descendant en ligne directe de Jîmmu Tenno.
Jimmu Tennô, premier empereur du Japon, arrive en Yamato
Les archéologues ont démontré qu'il existait au Japon, il y a plus de 6.500 ans, des communautés vivant de la chasse et de la cueillette. Ces tribus de la culture Jomon furent peut-être les ancêtres du peuple aïnou qui a survécu dans l'île de Hokkaïdo au nord. Vers 220 av. J-C. les populations Jomon l'aissèrent la place à des immigrants venus d'Asie et peut-être aussi des îles situées au sud du Japon. Au Ier siècle apr. J-.C., ces commnunautés Yayoï, qui avaient introduit la riziculture, étaient établies dans tout l'archipel. Elles sont sans doute les ancêtres directs des Japonais contemporains.
Empereurs et shoguns
Après une guerre de clans, Les Yamato prirent le pouvoir au Vème siècle. Pendant l'époque Yamato, au cours des VIème et VIIème siècles, le Japon commença à accepter l'écriture de type chinois, la médecine, l'astronomie, les techniques de construction et des croyances confucéennes et bouddhistes. Pour concrétser cela, l'empereur Kotoku lança en 646 la réforme Taïka et au début du VIIIème siècle, un mode de gouvernement local sophistiqué, comprenant des redevances et des impôts fonciers, existait dans la capitale impériale, Nara.
En 794, les Yamato transférèrent leur capitaie à Heian (Kyoto) dans le sud d'Honshu. C'est là que le clan Fujiwara prit le contrôle de la cour; il allait de fait gouverner le Japon trois cents ans durant. Les empereurs ne furent plus que des marionnettes aux fonctions simplement représentatives.
Minamoto Yoritomo terrasse un brigand
En 1192, Yoritomo Minamoto devint le premier shogun, le commandant militaire suprême du Japon, qui dirigeait le pays au nom de l'empereur. Sous ce premier shogunat les invasions mongoles de Kubilai Khan furent repoussées en 1274 puis en 1281.
Invasion mongole : bataille navale de Koan (1281)
En 1338, le clan Ashîkaga revendiqua le shogunat. Ce shogunat connut la guerre civile et, plus tard, à la fin du XVIème siècle, la pénétration des premiers étrangers, qui introduisirent le christianisme et les armes à feu. Ieyasu, qui devint shogun en 1603, consacra tous ses efforts à rétablir un pouvoir central an Japon. De sa base d'Edo (Tokyo), il divisa le pays en 250 régions, expulsa tous les Européens et « ferma » le Japon. A partir des années 1630, nul étranger ne pouvait entrer au Japon et nul Japonais ne pouvait on sortir.
La restauration Meiji
L'isolement japonais prit fin dans les années 1853-1854 avec la mission américaine du commodore Matthew C. Perry. Intimidés par les navires de guerre à vapeur de Perry, les Japonais accordèrent aux Etats-Unis et à d'autres nations occidentales des concessions commerciales. De nombreux Japonais se rendirent vite compte qu'ils devaient soit "occidentaliser" leur pays soit subir la colonisation politique et économique infligée aux autres nations asiatiques. En 1867, le dernier shogun Tokugawa fut forcé de démissionner et en 1868, l'empereur Mutsuhito, après avoir pris le nom de Meiji, le "gouvernement éclairé" déplaça sa capitale de Kyoto à Edo (Tokyo) et fut officiellement proclamé souverain.
La restauration Meiji vit une modernisation étonnamment rapide. En 1904-1905, les forces armées japonaises, après avoir gagné la guerre contre la Chine et soumis Formose en 1894-1895, furent capables de battre la Russie, d'occuper la Corée et de prendre le contrôle de certaines zones du territoire chinois de Mandchourie. Le Japon reçut encore des territoires du Pacifique à l'issue de sa participation a la Première Guerre mondiale aux côtés des Alliés.
Cavaliers japonais durant a guerre sino-japonaise (1894-1895)
Ces conquêtes incitèrent le gouvernement japonais, dominé par les chefs militaires et les zaibatsu (familles fortunées), à tirer des plans pour la domination de l'Asie orientale. Au début des années 1930, le Japon s'empara de la Mandchourie, créa l'Etat fantoche de Mandchoukouo, et progressa en Chine. S'alliant à l'Allemagne et à l'Italie, il occupa l'Indochine française en 1940-1941 et en décembre 1941, après l'attaque surprise sur Pear Harbor (Hawaii), entra en guerre contre les Etats-Unis.
L'attaque du 7 Décembre 1941 contre la base américaine de Pearl Harbor
La puissance militaire et industrielle du Japon ne put rivaliser avec celle des États-Unis. Les conquêtes Japonaises furent reprises, d'une manière sanglante, par les Alliés, alors que le blocus et les bombardements aériens dévastaient l'archipel lui-même. Les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945 ainsi que l'invasion de la Mandchourie et de la Corée par l'U.R.S.S. dans la même semaine signifièrent la fin de l'ambition japonaise d'un empire bâti sur la puissance militaire.
LA RELIGION AU JAPON
Zen et shintoïsme
Si on le leur demandait peu de Japonais affirmeraient qu'ils sont très croyants. Dans leur recherche de la croissance économique et d'un mode de vie axé sur la technologie, les Japonais peuvent donner l'impression d'avoir négligé la religion. Mais en réalité, les questions spirituelles n'ont jamais vraiment disparu de la vie japonaise et les rites religieux sont pratiqués quotidiennement. Près de 90% des Japonais sont shintoistes et 75% bouddhistes - les Japonais appartenant souvent aux deux confessions. Elles ne s'opposent pas l'une à l'autre et si les Japonais assistent à des cérémonies Shintoïstes dans la première partie de leur vie, pour les naissances et les mariages, ils se rendront à des obsèques bouddhistes. Beaucoup de fêtes sont semi-religieuses. Hors des villes animées, les grands sanctuaires shîntoistes, comme ceux d'Izumo et d'lse, attirent des foules de pèlerins et les employés de bureau trouvent des havres de paix dans les jardins des monastères zen, tels ceux d'Eihei-ji dissimulés dans une vallée proche de la mer du Japon.
Le magnifique sanctuaire de Toshogu à Nikko fut construit sur l'ordre du shogun Ieyasu en 1603, pour lui servir de tombeau. Il est orné de symboles bouddhistes et shintoïstes. Aujourd'hui comme jadis, beaucoup de japonais pratiquent les deux religions.
Prêtres célébrant Aoi Matsuri, une grande fête shintoïste, à Kyoto. Cette cérémonie, qui exalte l'origine divine des empereurs japonais, daterait du VIIIème siècle, lorsque Kyoto devint la capitale du Japon
L'époque ancienne
On ne sait que peu de chose sur la religion des anciennes populations du Japon, si ce n'est que leurs croyances formèrent la base du shintoisme. D'après des chroniques datant du début du VIIIème siècle, tous les éléments de la nature, montagnes, rochers, rivières, arbres, étaient habités par des esprits, les kami. Une personne décédée devenait kami et pouvait temporairement habiter l'une de ces choses.
Avec le développement des clans et de la fonction religieuse de l'empereur, et avant l'introduction du bouddhisme, les mythes et légendes sur la naissance du Japon prirent une grande importance. Selon eux, les îles japonaises étaient le fruit du mariage d'Izanagi et d'Izanami, un frère et une soeur descendus de la grande plaine céleste et qui donnèrent aussi naissance à Amaterasu, la déesse du Soleil. Au cours des IVème, Vème et VIème siècles, le taoïsme et le confucianisme chinois pénétrèrent au Japon, et se mélangèrent à sa mythologie et à la croyance aux kami. Cet ensemble de croyances prit le nom de shinto, "voie des dieux" qui le distinguait du bouddhisme (bukkyo). Le shintoisme est ainsi la plus vieille religion japonaise. Son sanctuaire véritable est la nature et les forces de la nature elles-mêmes sont vénérées. Les dieux existent dans les eaux des sources et des torrents, ou bien dans l'herbe et les arbres qui poussent autour des temples.
Le shintoïsme a presque toujours été une religion d'État surtout parce qu'il attribue à I'empereur une origine divine, C'est donc une justification puissante de l'autorité impériale, utilisée jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le shintoisme d'État fut aboli après la guerre et l'empereur changea le cours de l'histoire en renonçant à la divinité.
Le bouddhisme
Le bouddhisme arriva de Chine et de Corée en 552 après J,-C., et fut d'abord contesté par les détenteurs du pouvoir parce qu'il introduisait la culture chinoise au Japon. La notion du cycle de la mort et de la renaissance, l'insignifiance des choses temporelles et la promesse de la grâce divine, tout cela était nouveau. Mais, fidèles à leur tradition séculaire, les Japonais adaptèrent la nouvelle doctrine on rejetant tout ce qui ne s'accordait pas avec leurs croyances.
Le Grand Bouddha de Kamakura contemple les pèlerins avec sérénité comme il le fait depuis 700 ans. Cette énorme statue de bronze, haute de 11m et pesant 100 tonnes, fut érigée au XIIIème siècle.
Au début, des rivalités éclatèrent entre les clans shintoîstes et bouddhistes pour des raisons politiques plutôt que religieuses. Et bien que l'aristocratie adoptât le bouddhisme, le shintoisme resta la religion du peuple.
Tout au long de son histoire, le bouddhisme japonais a engendré puis éliminé de nombreuses sectes. Il y a aujourd'hui 11 sectes au Japon, subdivisées en 58 branches. Les écoles de Nara pratiquent les plus anciennes formes de bouddhisme. Mais l'une des écoles les plus influentes, celle du zen, fut popularisée dès le XIIème siècle par un moine, Tendai Eïseï.
Tendai Eïseï fonda la secte du Zen Rinzaï mais, très peu de temps après, un autre moine, Dogen, forma une autre secte zen, le Zen Soto, qui est, de nos jours, la plus active du pays. Elle rassemble environ huit millions d'adeptes, possède une université, plusieurs grandes écoles et un vaste système social et caritatif. Le Soto accorde une importance primordiale au travail social et au comportement moral.
Parmi les trois branches principales du bouddhisme - le jodo shin, le nichiren et le zen -, la classe des soldats samouraïs choisit le zen. Les aspects les plus violents du zen furent mis en avant, son mépris de la douleur et du plaisir, et son autodiscipline. Ironie de l'histoire, ce sont les aspects les plus pacifiques du zen qui font aujourd'hui son succès.
Un moine tend son bol à aumônes dans une rue de Tokyo. Bien que le Japon soit un pays très moderne, les sentiments religieux sont profondément enracinés dans le coeur des japonais, qui font généreusement vivre les institutions shintoïstes et bouddhistes.
Dans le bouddhisme zen, la méditation (zen) est au centre de la pratique religeuse et aide le fidèle à atteindre l'Eveil spirituel (satori). La méditation vise à faire passer l'esprit de Bouddha dans celui de la personne qui est en train de méditer. Pour y arriver, le croyant doit totalement purifier son esprit, ce qu'il ne peut atteindre qu'en méditant sur la vanité de toute chose. Le zen a profondément influencé l'art japonais, en particulier la peinture de la nature.
LES JARDINS JAPONAIS
Les Japonais entretiennent des relations particulières avec les jardins. La floraison des cerisiers au printemps est une fête nationale (sakura no hana mi) et presque chaque maison possède "une alcôve de beauté" destinée à accueillir une plante digne de tous les soins ou un précieux arrangement floral. Un bonsai (arbre miniature), s'il est traité avec patience, peut être considéré comme un meuble de famille et transmis de génération en génération. Les Japonais ont créé des jardins paysagers féériques depuis le VIème siècle au moins, des jardins pour flâner, des jardins qui invitent à la méditation ou qui prolongent l'espace habité, des jardins de colline, des jardins d'eau ou de rocaille. La gamme embrasse aussi bien les vastes parcs créés pour la noblesse japonaise depuis le Moyen Age que les minuscules jardins de thé, parfois juste à peine plus qu'un roji («allée de rosée ») fait de pierres de gué menant à la maison de thé.
Les emprûnts à la nature
Le jardinier paysagiste japonais cherche à dissimuler son art et à donner l'impression que sa création est une oeuvre de la nature, sans artifices humains. Comme dans les autres arts japonais, l'accent est mis sur la simplicité, l'harmonie et la tranquillité. Le jardin traditionnel japonais contraste avec les plates-bandes de fleurs et les pelouses formelles d'Europe. Il reflète les beautés des paysages naturels japonais, avec leurs rochers et leurs montagnes, leurs arbres usés par les ans et leurs chutes d'eau. Certains jardins reproduisent même de vrais paysages, comme le célèbre parc Suizenji de Kumamoto qui recrée en miniature quelque-unes des étapes de la route de Tokaido, représentées par les illustres gravures sur bois de Hiroshige (1797-1858).
Les jardins de Shugakin à Kyoto sont typiques de la technique dite de Shakkei-zukuri ("paysage emprunté"), qui se sert des paysages environnants pour accroître la beauté des jardins.
L'eau est un élément très prisé et forme des étangs, des cascades ou des rivières. avec des îles miniatures et des ponts d'ornement. Les lanternes de pierre servent à éclairer le jardin la nuit mais aussi â renforcer le thème de l'eau en symbolisant le phare. Dans le jardin de Hama Rikyu, dans la baie de Tokyo, les vagues de la mer viennent lécher les terrasses de pierre et se briser contre les ponts minuscules.
Les arbres entourant ce lac du parc de la Villa impériale, à Kyoto, semblent former un paysage naturel. En réalité, ils ont été arrangés avec soin pour créer une harmonieuse composition de formes et de feuillages.
La magie de ces lieux tient aussi à l'illusion de grandeur astucieusement créée par le paysagiste. Pour ce faire, l'artiste joue souvent de la perspective, plaçant au premier plan de grands objets, qui attirent l'attention, puis, derrière eux, des plantes et des rochers de taille décroissante. Certaines parties du jardin sont dissimulées par des murs, des haies ou des pavillons ornementaux afin que de nouvelles scènes surprennent sans cesse le visiteur qui flâne dans l'allée sinueuse. Des paysages qui débordent de l'enceinte du jardin peuvent être incorporés à l'ensemble: c'est la technique du shakkei-zukuri (paysage emprunté ). Les limites du jardin sont dissimulées ou camouflées, et les allées et les ruisseaux serpentent entre les rochers et les arbustes et semblent ne jamais finir.
Une austérité sublime
Le symbolisme élargit encore la gamme naturelIe du jardin : un arbuste peut représenter une montagne éloignée ou une cascade, du sable ratissé peut symboliser le rivage. Les rochers sont choisis avec autant de soin qu'un jardinier occidental en met à sélectionner une plante rare. Le jardin du temple de Sambo-in, créé en 1598, comprend près de 800 rochers, tous choisis individuellement. Un rocher peut être retenu en raison de sa beauté propre ou parce que sa forme rappelle celle d'un élément de la nature, montagne, lac ou chute d'eau.
Pour un instant recueillons-nous sous la cascade en ce dénut d'été.
Le symbolisme atteignit des sommets lorsque se développèrent les kare sansui (jardins secs), sans plantes ni eau, conçus comme des lieux de méditation pour les bouddhistes zen. Aux yeux des Occidentaux, ces jardins ne montrent rien de plus que quelques rochers choisis avec amour et disposés avec une grande précision, entourés de minutieux dessins sur le sable ratissé. Parfois ils représentent un paysage, comme dans le jardin de Daisen-in, datant de 1480, où des motifs de sable en vrille forment une rivière autour de rochers symbolisant le mont Horai et un "bateau au trésor". En revanche, le célèbre jardin de Ryoan-ji, créé en 1470, est d'une conception purement abstraite avec ses 15 rochers disposés comme des îles sur du gravier blanc ratissé.
Les jardins d'intérieur
La division entre la maison et le jardin est par tradition, subtile. L'espace habité afflue dans le jardin dont il n'est séparé que par de fragiles écrans ouverts en été. Les couleurs et les effluves du jardin pénètrent dans la maison lorsque les glycines délicates de la tonnelle grimpent jusqu'à la véranda et que les muguets odorants, plantés sous les fenétres, exhalent leur parfum à l'intérieur de la maison. Jadis, les architectes détournaient même des ruisseaux jusque sous les couloirs des palais, afin d'y faire entendre le clapotis de l'eau. Dans la tokonarna, "l'alcôve de beauté" aménagée dans la salle de sejour on peut trouver des bonkei ("jardin sur un plateau") qui sont des paysages en miniature garnis de plantes naines placées entre de minuscules montagnes, faites de tourbe mousseuse et recouvertes de terre, et des "mers" de sable. On peut y voir aussi des bonsaïs ("arbre sur un plateau "), ces arbres nains auxquels des années d'élagage et de manipulation ont donné une forme esthétiquement satisfaisante et d'apparence naturelle.
LES SAMOURAÏ
Le premier shogun de l'ère Tokugawa, Ieyasu (mort on 1616), établit une liste de règles destinée à guider ses successeurs. Elles comprenaient cette affirmation : " Le sabre est l'âme du samouraï." Ces quelques mots résument les croyances et le mode de vie de la classe guerrière japonaise.
Les deux sabres (daîsho) du samouraï sont à la fois un insigne de son rang et les instruments de sa vie et de sa mort. Le katana, un long sabre à la lame légèrement recourbée à la poignée garnie de deux branches et recourverte de same; la peau rugueuse d'une raie géante, pour assurer une bonne prise, était son arme principale. Le wakisashi comme le katana, mais en beaucoup plus court, était utilisé dans les combats au corps à corps et, si la défaite paraissait inévitable, sa lame permettait à son propriétaire d'éviter le déshonneur en se faisant hara-kiri.
Bushi, ronin et ninja
Le sabre ne fut pas toujours l'arme principale du guerrier japonais. Les précurseurs des Samourais, les aristocratiques bushi (guerriers), qui formaient la garde personnelle des empereurs et des nobles de rang élevé, au IVème siècle, étaient des archers à cheval.
Au XIème siècle, ils avaient été remplacés par une classe sociale plus large, celle des soldats professionnels, les samouraïs ("ceux qui servent "). Ceux-ci combattaient souvent à pied, au corps à corps, et à l'aide de leur sabre, ou naginata, à la longue lame montée sur un manche solide, et qui pouvait mesurer près de trois mètres en tout. C'était l'arme favorite de ces Samouraïs dont certains étaient aussi des moines bouddhistes.
Un samouraï conservait son statut aussi longtemps qu'il restait au service de son daimyo (seigneur féodal). Si ce seigneur était renversé ou tombait en disgrâce, le Samouraï pouvait devenir un ronin, un mercenaire errant à la recherche d'un nouvel engagement. Les Samourais, représentés dans les films japonais d'arts martiaux, qui sont devenus à la mode à l'Ouest, ne sont le plus souvent que des ronin.
Certains ronin pouvaient devenir des ninja, espèce d'agent secret, tout de noir vêtus pour ses missions nocturnes, entraînés à l'espionnage et au combat, et dont les exploits sont montrés dans les films occidentaux grand public.
Le code bushido
Entre les XIIème et XIVème siècles, la conduite des samourais fut soumise à un code, le bushido ("la voie du guerrier"), influencé par le bouddhisme zen, qui enseigne l'autodiscipline. Cela signifiait pour le samouraï qu'il devait développer ses talents martiaux, adopter un mode de vie simple et, surtout faire preuve de loyauté. A tout instant, le samouraï doit être prêt à donner sa vie pour l'empereur, pour son dairnyo, ou pour son honneur personnel. Il doit ignorer le confort et la sécurité, et se faire hara-kiri plutôt que de se rendre. Lorsque le code bushido fut imprimé pour la première fois, pas avant le XVIIIème ou XIXème siècle d'ailleurs, on pouvait y lire que le samouraï doit "vivre en se préparant à la mort" Le moine-samouraï Jocho Yamamoto (1659-1719) le dit encore plus clairement : "le but du samouraï est la mort".
Deux samouraïs arborant de magnifiques armures faites d'un assemblage de plaques et d'un plastron. Un masque et une perruque ou un casque complètent l'armure.
Sous le shogunat de Tokugawa (1603-1867), les Samouraïs, qui ne représentaient pas plus de 5% à 7% de la population totale, constituaient une petite classe de pnvilégiés. Comme le Japon vivait une période de paix, ils devinrent des personnalités locales, des administrateurs et des propriétaires terriens. Seuls les Samouraïs étaient autorisés à porter les armes, et à s'en servir. Aussi, certains arts martiaux que l'on associe de nos jours aux samouraïs furent en réalité inventés par les paysans pour se protéger des agressions des samouraïs tyranniques.
L'héritage des samouraïs
La restauration de l'autorité impériale en 1868 et la rapide modernisation du Japon provoquèrent, en 1871, la disparition des samouraïs on tant que classe distincte. Les samouraïs se transformèrent alors parfois en hommes d'affaires, à l'origine des zaibatsu, véritables cartels possédés par de grandes familles et qui dominent la vie économique japonaise. Mais d'autres samouraïs, hostiles aux nouvelles dispositions, se soulevèrent sous les ordres du maréchal Takamori Saigo, commandant de la garde impériale. Ses 15.000 hommes furent battus en 1877 à la bataille de Shiroyama par une armée organisée selon des critères occidentaux.
L'espnt des samouraïs n'a pourtant pas disparu. Le nouveau code des combattants Japonais de 1882 soulignait les vertus de fidélité et d'abnégation des samouraïs et affirmait que "le devoir est plus lourd que la montagne, la mort est plus légère que la plume". Son but était de répandre dans le peuple japonais le sentiment que nous sommes tous des samourais maintenant.
La persistance de cette tradition guerrière se révéla nettement au cours de la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Les troupes japonaises y firent preuve d'un courage suicidaire en submergeant en "vagues humaines" des positions massivement fortifiées. Cette tradition trouva sa plus tragique expression dans les combats de la Deuxième Guerre mondiale au cours de laquelle 5.000 pilotes japonais sacrifièrent leur vie dans des attaques kamikazes ("vent divin") sur des navires ennemis. Fidèles au credo des samouraïs pour lesquels la reddition constituait le déshonneur suprême. Les troupes japonaises maltraitèrent les soldats alliés qui s'étaient rendus et qui donc leur semblaient "moins qu'humains". A la fin de la guerre, face à leur pays dévasté, de nombreux chefs militaires se firent harakiri. Mais les véritables héros furent peut-être ceux qui "supportèrent l'insupportable" , la reddition du Japon, et qui se mirent au travail pour reconstruire leur patrie.
LES ÎLES DU JAPON
La grande courbe que forme le territoire japonais s'étend des îles Kouriles au nord-est aux îles Ryukyu au sud-ouest. L'archipel volcanique d'lzu s'étend vers le sud dans l'océan Pacifique, à plus de 480km du centre d'Honshu. Au large des quatre îles principales, Kyushu, Shikoku, Honshu et Hokkaido, on trouve 500 îles ou plus d'au moins 4 km² et une multitude d'îlots.
Le territoire japonais comprend les îles Ryukyu, Izu, Boinin et Volcano au sud.
Le Japon revendique aussi certaines îles des Kouriles.
Au large des grandes îles, les minuscules îlots ne sont souvent que de simples récifs inhabités, où poussent parfois des bambous et des pins noueux qui rappellent les paysages représentés sur les dessins à l'encre traditionnels. La beauté de ces archipels microscopiques attire de nombreux touristes. Les îles plus grandes possèdent des stations thermales construites autour de leurs sources ou bien sont devenues des centres de sports aquatiques très fréquentés. Les insulaires dépendent largement du tourisme pour vivre mais parfois ils augmentent leurs revenus avec la pèche ou la collecte des algues comestibles. Lorsque les conditions le permettent, ils font un peu d'agriculture.
Les îles Bonin et les îles Kouriles
Les îles Bonin, Ogasawara-gunto en japonais, sont un archipel volcanique situé à 970 km au sud-est d'Honshu. Ses 97 îles n'accueillent que 1.800 habitants. La plus grande de ces îles, Chichi Jima, a une supercie de 39 km. Annexées par le Japon en 1875, les îles Bonin furent occupées par les Etats-Unis de la fin de la guerre à 1968. Les touristes sont séduits par leurs belles plages de sable blanc et par leurs centres de pêche sportive. Plus au sud surgissent les îles Volcano dont lwo Jima.
La beauté sauvage et les belles plages des îles Bonin leur ont valu d'être transformées en parc national en 1972. Le climat favorise une luxuriante végétation subtropicale.
Les îles Kouriles forment un long chapelet de 30 grandes îles et d'une vingtaine plus petites qui s'étend du nord d'Hokkaido à la presqu'île de Kamtchatka en Sibérie, sur une distance de 1.046 km. Leur nom japonais est Chishima (« Mille îles »). Elle furent envahies par le Japon en 1875. Cependant, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l'Union soviétique occupe les Kourîles. Le Japon revendique les îles les plus méridionales de l'archipel : - lturup, Kunashiri, Shikotan et Habomai -, qu'il considère comme ses « Territoires du Nord », et maintient qu'elles ne font pas vraiment partie des Kouriles. En 1956, l'Union soviétique acceptait de rendre Shikotan, Habomai et les îlots associés, à la condition que soit signé un traité de paix terminant officiellement la Deuxième Guerre mondiale. Le désaccord sur les Kouriles méridionales continue de bloquer la conclusion d'un traité de paix.
Les îles Ryukyu
Les les Ryukyu forment un archipel d'une centaine d'îles qui s'étire sur 1.046km entre le sud de Kyushu et Taiwan. Elles sont les sommets d'une chaîne montagneuse volcanique immergée. Les îles les plus grandes ont en général un relief accidenté et quelques volcans encore en activité. Elles sont entourées de récifs de corail plus petits. Le climat tropical, chaud et humide, et les pluies de mousson permettent de cultiver les bananes, la canne à sucre et les ananas.
La population de ces îles s'élève maintenant à un million d'habitants environ. Du point de vue ethnographique et linguistique, ils se rattachent aux Aïnous d'Hokkaido. Les Japonais du "continent" ne comprennent pas très bien la langue dérivée du japonais dans laquelle s'expriment les insulaires des Ryukyu.
Du nord au sud, les îles principales de l'archipel sont les îles Osumi et Tokara, les Ryukyu centrales (dont les îles Arnami, Okinawa et les îles de Miyako, Ishigaki et Iriomote). Amami et Okinawa ainsi que les îles plus méridionales formèrent des royaumes indépendants au XIIIème siècle. Mais, à partir du XVIème siècle, elles furent sous la domination des Chinois et des Japonais. Un siècle plus tard, les Japonais y devinrent de plus en plus puissants et, en 1879, les Ryukyu furent intégrées à l'Empire japonais.
Une paysanne ôte des feuilles de canne à sucre à Okinawa. Bien que l'agriculture soit importante pour l'économie de l'île, celle-ci tire ses revenu de la pêche, de la pétrochimie et du tourisme.
Pendant la guerre elles furent le théâtre de violents combats entre troupes alliées et japonaises. Des centaines de milliers de soldats et de civils périrent au cours de batailles sanglantes pour la conquête d'Okinawa (avril-juin 1945). Les Ryukyu septentrionales retournèrent au Japon en 1953 et le reste du territoire, dont Okinawa, fut rendu par les États-Unis en 1972. Okinawa reste cependant une importante base militaire américaine.
L'hôtel de ville de Nago, à l'extrémité septentrionale d'Okinawa, est construit dans un style délibérément moderne. Parmi les nombres attractions touristiques de l'îles, il faut noter les magnifiques récifs de corail et les épaisses fôrets que rien de vient troubler.
Okinawa est l'île principale de l'archipel avec une superficie de 1.253 km². Au nord, des hauteurs escarpées s'élèvent jusqu'à 488 m d'altitude. La majorité de la population vît dans les régions plus plates du Sud, surtout autour de la capitale Naha. Une végétation subtropicale dense couvre presque toute l'île. Bien que le terrain soit rocheux et accidenté, les paysans font pousser de la canne à sucre et des ananas dans os zones défrichées. Mais les revenus des habitants d'Okinawa, comme ceux de tout l'archipel des Ryukyu, dépendent principalement du tourisme. A Okinawa, le parc national côtier de Quasi est un centre de sports nautiques, qui comprend un parc marin avec un "observatoire sous-marin" construit autour d'un récif de corail.
LES ÎLES DU JAPON
Le Japon est le seul pays du monde dont le souverain est aujourd'hui encore considéré comme un dieu par des dizaines de millions de sujets. Quand l'empereur Hirohito mourut, en 1989, le gouvernement craignit que des milliers de personnes, comme le voulait la tradition, ne le suivent volontairement dans la tombe, mais seuls quelques vieillards désespérés se donnèrent la mort. Lors de ses funérailles, des membres de sa suite brandissant des bannières blanc et or figurèrent les huit millions de dieux et d'esprits du shintô, la religion nationale japonaise, et un haut fonctionnaire du palais porta une boîte contenant les chaussures neuves que l'empereur devait mettre dans l'autre monde. Un rideau fut discrètement tiré pour dissimuler à la foule les rites ayant un rapport direct avec le caractère divin du défunt.
Après 1945, les religions japonaises ont cessé d'être soutenu par l'Etat, et l'empereur n'est désormais plus un "dieu humain visible"; mais des cérémonies et des processions traditionnelles continuent d'attirer des foules importantes, comme ici cette fête religieuse à Hiratsaka.
Selon la tradition shintoïste, les empereurs du Japon sont les descendants de la déesse du Soleil Amaterasu, l'une des deux principales divinités du shintô, dont le symbole du soleil levant est l'emblème du pays. Pendant l'ère Meiji (1868 - 1912), cette tradition fut mise au premier plan afin de renforcer le pouvoir impérial, et elle joua un rôle important dans les manifestations les plus agressives du nationalisme japonais, de 1930 à 1945. L'empereur, grand prêtre de la nation, vit à Tokyo, dans un palais clos situé au centre d'un domaine de 50 hectares.
Lors de l'intronisation, des bâtiments provisoires sont construits avec du bois provenant d'arbres spécialement plantés dans ce but; des prêtres et des prêtresses dansent et chantent selon la tradition, les lampes sont allumées avec une flamme obtenue en frottant deux bâtonnets, et le nouvel empereur, incarnant le dieu du Riz, devient, à l'issue d'un mariage rituel, l'époux sacré de déesse du Soleil.
LE BOUDDHA COSMIQUE
Au Japon, les empereurs sont loin d'être les seuls êtres humains pouvant acquérir un statut divin. Tout comme en Chine, les individus ayant montré des mérites exceptionnels ou accompli des actes hors du commun sont honorés comme des dieux. Ainsi le saint patron du sumo, la lutte traditionnelle japonaise, est-il Sunuke, un grand champion qui vécu au premier siècle de notre ère. Un des éléments de base du shintô, est la croyance en l'existence de myriades de kamis, des entités surnaturelles supérieures à l'homme et présentes dans toutes les manifestations de la vie, des typhons aux montagnes en passant par les humains et les animaux. Aux cours des siècles, le shintô a dû coexister, parfois en s'y fondant, avec le bouddhisme, introduit de Chine au Japon, en passant par la Corée, au début de notre ère.
Le grand moine du 9ème siècle Kukai, par exemple, donna naissance, avec la secte shingon, à une synthèse des deux religions, qui concevait l'univers comme le corps du Bouddha cosmique, si bien que chaque partie de celui-ci, jusqu'à la plus infime poussière avait une réalité spirituelle. Selon la légende, Kukai sortit du ventre de sa mère les mains jointes, vécut longtemps de mendicité en accomplissant des miracles et chassa des légions d'esprits malfaisants, de dragon et de monstres qui tentaient d'interrompre ses méditations. Il est vénéré aujourd'hui à Zentsuji, où il vit le jour, et au mont Koya, dans l'île Shikoku, où il est enterré.
Les sanctuaires shintoïstes et les temples bouddhistes voisinent à Nara, ancienne capitale impériale, où la puissante famille Fujiwara fit construire à la fois le sanctuaire Kasuga, où des danses rituelles sont exécutées en l'honneur d'Amaterasu, et le Kofukiji, le " temple apportant le bonheur ", dont les gracieuses pagodes abritent des statues du Bouddha. La déesse du Soleil a son principal sanctuaire à Ise, le dieu de la Guerre Hachiman à Kamakura, et les deux autres grands centres du shintô sont Kyoto et Nikko.
DES RENARDS SURNATURELS
Les animaux surnaturels malicieux ou malfaisants de la tradition japonaise sont directement issus de la religion animiste des kamis. Une des histoires populaires illustrant cette croyance est celle de l'homme qui prit un blaireau au piège, lui lia les pattes et l'amena à sa femme pour qu'elle en fasse une soupe. L'homme parti, le blaireau convainquit son épouse de le détacher en lui promettant de l'aider à préparer son plat. Sitôt libéré, il la tua, prit son apparence et ses vêtements, la fit cuire et la servit à son mari, quand il rentra de son travail. Lorsque l'homme eut tout mangé, avec un plaisir évident, le blaireau reprit sa forme normale, lui raconta en riant ce qu'il avait fait et disparut.
Une cérémonie de bénédiction de téléphones.
Pour les japonais, tout ce qui existe a un esprit.
Dans les régions les plus reculées du Japon, les maladies sont parfois attribuées à une possession du patient par des esprits mauvais, qui peuvent être soit des fantômes en colère, soit des animaux magiques. La médecine moderne se répand lentement dans les campagnes, mais dans certains villages, jusqu'à il y a peu de temps, des renards surnaturels, manipulés par des sorciers et des sorcières, étaient tenus pour responsables de presque tous les maux frappant les habitants. Le temple de Taikyuji, près de Tottori, était encore, dans les années 1960, un centre d'exorcisme traitant les personnes possédées par des renards.
En 1975, un livre célèbre révéla que, en dépit des progrès de la science et du matérialisme, des chamanes opéraient encore ici et là au Japon. On croyait que lorsqu'ils entraient en transe ils pouvaient pénétrer et voyager dans le monde des esprits, communiquer avec ses habitants, et en revenir avec des pouvoirs de guérison et de clairvoyance. Certains se faisaient même les porte-parole des entités qui avaient pris possession d'eux.
LES VENTS DIVINS
Les pilotes kamikazes qui s'écrasèrent avec leurs appareils chargés de bombes sur les ponts des navires alliés du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale manifestaient leur patriotisme et le culte de leur empereur en allant jusqu'au suicide. Ils étaient persuadés que, en mourant ainsi, ils deviendraient des dieux. Kamikaze signifie "vent divin", en référence aux tempêtes, soulevées, croyait-on, par les "dieux du pays", qui détruisirent, au 13ème siècle, une flotte d'invasion mongole menaçant le Japon. Dans le code d'honneur du samouraï, la vie d'un combattant appartient à son chef. A la mort de l'empereur Meiji, en 1912, un de ses généraux, le comte Nogi, se suicida avec son épouse, apparemment pour continuer à servir son maître dans la mort, exactement comme il l'avait fait dans la vie.
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Présentation
Le mot japonais qui désigne le Japon, Nippon (ou Nihon), signifie «Soleil levant» et reflète la situation du pays, à l'extrémité orientale du vaste continent asiatique.
Isolé du reste du monde pendant de nombreuses années, le Japon a longtemps éveillé une intense curiosité chez les étrangers.
Bien que connus du voyageur vénitien Marco Polo (1254-1324) et des missionnaires jésuites notamment, le Japon et son peuple conservèrent leur mystère jusqu'à l'« ouverture » forcée du pays au milieu du XIX siècle, la vieille civilisation survécut à l'assaut des influences étrangères et opêra un tournant décisif pour se moderniser.
Chez les Occidentaux, les Japonais acquirent une réputation de peuple propre, industrieux, courageux et intelligent.
Les quatre îles principaies du Japon, Honshu, Kyushu, Hokkaîdo et Shîkoku, et les milliers d'îles plus petites, forment un grand arc en bordure de l'océan Pacifique Nord. Une épine de hautes montagnes traverse l'archipel, obligeant une grande partie de la population à se concentrer sur les étroites plaines côtières.
Les terres agricoles et les villes se livrent une concurrence forcenée pour trouver de l'espace. Pour cette raison, la plupart des Japonais résident dans les grandes zones urbaines qui se sont rapidement développées en centres commerciaux et industriels débordant d'activités.
Les Japonais perdirent la laveur occidentale dans les années 1920 et 1930, l'agression contre la Chine ayant été unanimement condamnée. L'impopularité culmina pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les bombes atomiques lancées sur les villes d'Hîroshima et de Nagasaki en 1945 causèrent tant de destructions et tant de souffrances que le monde fit le voeu de ne jamais plus utiliser de telles armes. Les Japonais luttèrent courageusement pour rebâtir leur pays, concentrant leurs efforts sur le développement de l'économie. Auréolée de succès, leur suprématie économique actuelle repose sur une production de masse, le développement des nouvelles technologies et une politique commerciale agressive.
La culture Japonaise, forgée d'éléments anciens et modernes, sait choisir et adapter les influences occidentales. Par exemple, le sport le plus populaire n'est plus la traditionnelle lutte sumo mais le base-bail, et les hommes d'affaires dépensent de petites fortunes pour jouer au golf. En dépit de cette « occidentalisation », la société Japonaise n'a pas perdu ses traditions. Les arts de la céramique, de la calligraphie et de l'arrangement floral sont toujours aussi raffinés, et les simples mais élégantes maisons de bois ont toujours des pièces séparées par des parois de papier, et des sols recouverts de nattes de jonc (tatami). Quant à la beauté de la nature, ceIle majestueuse du mont FUJI ou celle, plus modeste mais exquise, d'un cerisier en fleur, est toujours l'objet d'une vénération quasi religieuse.
Histoire
Les premiers récits historiques Japonais datant du VIII° siècle de notre ère affirmaient que les îles japonaises furent les premières terres a surgir à la surface du globe et qu'elles devaient leur existence à un mariage entre deux dieux.
Ce mariage aurait également donné naissance à la déesse du Soleil, Amaterasu, dont le descendant Jimmu Tenno, devint, en 660 av. J-C., le premier mortel, mais d'essence divine, a régner sur le Japon. Selon la tradition, l'empereur Akihito (qui accéda an trône en 1989) serait le 125e descendant en ligne directe de Jîmmu Tenno.
Jimmu Tennô, premier empereur du Japon, arrive en Yamato
Les archéologues ont démontré qu'il existait au Japon, il y a plus de 6.500 ans, des communautés vivant de la chasse et de la cueillette. Ces tribus de la culture Jomon furent peut-être les ancêtres du peuple aïnou qui a survécu dans l'île de Hokkaïdo au nord. Vers 220 av. J-C. les populations Jomon l'aissèrent la place à des immigrants venus d'Asie et peut-être aussi des îles situées au sud du Japon. Au Ier siècle apr. J-.C., ces commnunautés Yayoï, qui avaient introduit la riziculture, étaient établies dans tout l'archipel. Elles sont sans doute les ancêtres directs des Japonais contemporains.
Empereurs et shoguns
Après une guerre de clans, Les Yamato prirent le pouvoir au Vème siècle. Pendant l'époque Yamato, au cours des VIème et VIIème siècles, le Japon commença à accepter l'écriture de type chinois, la médecine, l'astronomie, les techniques de construction et des croyances confucéennes et bouddhistes. Pour concrétser cela, l'empereur Kotoku lança en 646 la réforme Taïka et au début du VIIIème siècle, un mode de gouvernement local sophistiqué, comprenant des redevances et des impôts fonciers, existait dans la capitale impériale, Nara.
En 794, les Yamato transférèrent leur capitaie à Heian (Kyoto) dans le sud d'Honshu. C'est là que le clan Fujiwara prit le contrôle de la cour; il allait de fait gouverner le Japon trois cents ans durant. Les empereurs ne furent plus que des marionnettes aux fonctions simplement représentatives.
Minamoto Yoritomo terrasse un brigand
En 1192, Yoritomo Minamoto devint le premier shogun, le commandant militaire suprême du Japon, qui dirigeait le pays au nom de l'empereur. Sous ce premier shogunat les invasions mongoles de Kubilai Khan furent repoussées en 1274 puis en 1281.
Invasion mongole : bataille navale de Koan (1281)
En 1338, le clan Ashîkaga revendiqua le shogunat. Ce shogunat connut la guerre civile et, plus tard, à la fin du XVIème siècle, la pénétration des premiers étrangers, qui introduisirent le christianisme et les armes à feu. Ieyasu, qui devint shogun en 1603, consacra tous ses efforts à rétablir un pouvoir central an Japon. De sa base d'Edo (Tokyo), il divisa le pays en 250 régions, expulsa tous les Européens et « ferma » le Japon. A partir des années 1630, nul étranger ne pouvait entrer au Japon et nul Japonais ne pouvait on sortir.
La restauration Meiji
L'isolement japonais prit fin dans les années 1853-1854 avec la mission américaine du commodore Matthew C. Perry. Intimidés par les navires de guerre à vapeur de Perry, les Japonais accordèrent aux Etats-Unis et à d'autres nations occidentales des concessions commerciales. De nombreux Japonais se rendirent vite compte qu'ils devaient soit "occidentaliser" leur pays soit subir la colonisation politique et économique infligée aux autres nations asiatiques. En 1867, le dernier shogun Tokugawa fut forcé de démissionner et en 1868, l'empereur Mutsuhito, après avoir pris le nom de Meiji, le "gouvernement éclairé" déplaça sa capitale de Kyoto à Edo (Tokyo) et fut officiellement proclamé souverain.
La restauration Meiji vit une modernisation étonnamment rapide. En 1904-1905, les forces armées japonaises, après avoir gagné la guerre contre la Chine et soumis Formose en 1894-1895, furent capables de battre la Russie, d'occuper la Corée et de prendre le contrôle de certaines zones du territoire chinois de Mandchourie. Le Japon reçut encore des territoires du Pacifique à l'issue de sa participation a la Première Guerre mondiale aux côtés des Alliés.
Cavaliers japonais durant a guerre sino-japonaise (1894-1895)
Ces conquêtes incitèrent le gouvernement japonais, dominé par les chefs militaires et les zaibatsu (familles fortunées), à tirer des plans pour la domination de l'Asie orientale. Au début des années 1930, le Japon s'empara de la Mandchourie, créa l'Etat fantoche de Mandchoukouo, et progressa en Chine. S'alliant à l'Allemagne et à l'Italie, il occupa l'Indochine française en 1940-1941 et en décembre 1941, après l'attaque surprise sur Pear Harbor (Hawaii), entra en guerre contre les Etats-Unis.
L'attaque du 7 Décembre 1941 contre la base américaine de Pearl Harbor
La puissance militaire et industrielle du Japon ne put rivaliser avec celle des États-Unis. Les conquêtes Japonaises furent reprises, d'une manière sanglante, par les Alliés, alors que le blocus et les bombardements aériens dévastaient l'archipel lui-même. Les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945 ainsi que l'invasion de la Mandchourie et de la Corée par l'U.R.S.S. dans la même semaine signifièrent la fin de l'ambition japonaise d'un empire bâti sur la puissance militaire.
LA RELIGION AU JAPON
Zen et shintoïsme
Si on le leur demandait peu de Japonais affirmeraient qu'ils sont très croyants. Dans leur recherche de la croissance économique et d'un mode de vie axé sur la technologie, les Japonais peuvent donner l'impression d'avoir négligé la religion. Mais en réalité, les questions spirituelles n'ont jamais vraiment disparu de la vie japonaise et les rites religieux sont pratiqués quotidiennement. Près de 90% des Japonais sont shintoistes et 75% bouddhistes - les Japonais appartenant souvent aux deux confessions. Elles ne s'opposent pas l'une à l'autre et si les Japonais assistent à des cérémonies Shintoïstes dans la première partie de leur vie, pour les naissances et les mariages, ils se rendront à des obsèques bouddhistes. Beaucoup de fêtes sont semi-religieuses. Hors des villes animées, les grands sanctuaires shîntoistes, comme ceux d'Izumo et d'lse, attirent des foules de pèlerins et les employés de bureau trouvent des havres de paix dans les jardins des monastères zen, tels ceux d'Eihei-ji dissimulés dans une vallée proche de la mer du Japon.
Le magnifique sanctuaire de Toshogu à Nikko fut construit sur l'ordre du shogun Ieyasu en 1603, pour lui servir de tombeau. Il est orné de symboles bouddhistes et shintoïstes. Aujourd'hui comme jadis, beaucoup de japonais pratiquent les deux religions.
Prêtres célébrant Aoi Matsuri, une grande fête shintoïste, à Kyoto. Cette cérémonie, qui exalte l'origine divine des empereurs japonais, daterait du VIIIème siècle, lorsque Kyoto devint la capitale du Japon
L'époque ancienne
On ne sait que peu de chose sur la religion des anciennes populations du Japon, si ce n'est que leurs croyances formèrent la base du shintoisme. D'après des chroniques datant du début du VIIIème siècle, tous les éléments de la nature, montagnes, rochers, rivières, arbres, étaient habités par des esprits, les kami. Une personne décédée devenait kami et pouvait temporairement habiter l'une de ces choses.
Avec le développement des clans et de la fonction religieuse de l'empereur, et avant l'introduction du bouddhisme, les mythes et légendes sur la naissance du Japon prirent une grande importance. Selon eux, les îles japonaises étaient le fruit du mariage d'Izanagi et d'Izanami, un frère et une soeur descendus de la grande plaine céleste et qui donnèrent aussi naissance à Amaterasu, la déesse du Soleil. Au cours des IVème, Vème et VIème siècles, le taoïsme et le confucianisme chinois pénétrèrent au Japon, et se mélangèrent à sa mythologie et à la croyance aux kami. Cet ensemble de croyances prit le nom de shinto, "voie des dieux" qui le distinguait du bouddhisme (bukkyo). Le shintoisme est ainsi la plus vieille religion japonaise. Son sanctuaire véritable est la nature et les forces de la nature elles-mêmes sont vénérées. Les dieux existent dans les eaux des sources et des torrents, ou bien dans l'herbe et les arbres qui poussent autour des temples.
Le shintoïsme a presque toujours été une religion d'État surtout parce qu'il attribue à I'empereur une origine divine, C'est donc une justification puissante de l'autorité impériale, utilisée jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le shintoisme d'État fut aboli après la guerre et l'empereur changea le cours de l'histoire en renonçant à la divinité.
Le bouddhisme
Le bouddhisme arriva de Chine et de Corée en 552 après J,-C., et fut d'abord contesté par les détenteurs du pouvoir parce qu'il introduisait la culture chinoise au Japon. La notion du cycle de la mort et de la renaissance, l'insignifiance des choses temporelles et la promesse de la grâce divine, tout cela était nouveau. Mais, fidèles à leur tradition séculaire, les Japonais adaptèrent la nouvelle doctrine on rejetant tout ce qui ne s'accordait pas avec leurs croyances.
Le Grand Bouddha de Kamakura contemple les pèlerins avec sérénité comme il le fait depuis 700 ans. Cette énorme statue de bronze, haute de 11m et pesant 100 tonnes, fut érigée au XIIIème siècle.
Au début, des rivalités éclatèrent entre les clans shintoîstes et bouddhistes pour des raisons politiques plutôt que religieuses. Et bien que l'aristocratie adoptât le bouddhisme, le shintoisme resta la religion du peuple.
Tout au long de son histoire, le bouddhisme japonais a engendré puis éliminé de nombreuses sectes. Il y a aujourd'hui 11 sectes au Japon, subdivisées en 58 branches. Les écoles de Nara pratiquent les plus anciennes formes de bouddhisme. Mais l'une des écoles les plus influentes, celle du zen, fut popularisée dès le XIIème siècle par un moine, Tendai Eïseï.
Tendai Eïseï fonda la secte du Zen Rinzaï mais, très peu de temps après, un autre moine, Dogen, forma une autre secte zen, le Zen Soto, qui est, de nos jours, la plus active du pays. Elle rassemble environ huit millions d'adeptes, possède une université, plusieurs grandes écoles et un vaste système social et caritatif. Le Soto accorde une importance primordiale au travail social et au comportement moral.
Parmi les trois branches principales du bouddhisme - le jodo shin, le nichiren et le zen -, la classe des soldats samouraïs choisit le zen. Les aspects les plus violents du zen furent mis en avant, son mépris de la douleur et du plaisir, et son autodiscipline. Ironie de l'histoire, ce sont les aspects les plus pacifiques du zen qui font aujourd'hui son succès.
Un moine tend son bol à aumônes dans une rue de Tokyo. Bien que le Japon soit un pays très moderne, les sentiments religieux sont profondément enracinés dans le coeur des japonais, qui font généreusement vivre les institutions shintoïstes et bouddhistes.
Dans le bouddhisme zen, la méditation (zen) est au centre de la pratique religeuse et aide le fidèle à atteindre l'Eveil spirituel (satori). La méditation vise à faire passer l'esprit de Bouddha dans celui de la personne qui est en train de méditer. Pour y arriver, le croyant doit totalement purifier son esprit, ce qu'il ne peut atteindre qu'en méditant sur la vanité de toute chose. Le zen a profondément influencé l'art japonais, en particulier la peinture de la nature.
LES JARDINS JAPONAIS
Les Japonais entretiennent des relations particulières avec les jardins. La floraison des cerisiers au printemps est une fête nationale (sakura no hana mi) et presque chaque maison possède "une alcôve de beauté" destinée à accueillir une plante digne de tous les soins ou un précieux arrangement floral. Un bonsai (arbre miniature), s'il est traité avec patience, peut être considéré comme un meuble de famille et transmis de génération en génération. Les Japonais ont créé des jardins paysagers féériques depuis le VIème siècle au moins, des jardins pour flâner, des jardins qui invitent à la méditation ou qui prolongent l'espace habité, des jardins de colline, des jardins d'eau ou de rocaille. La gamme embrasse aussi bien les vastes parcs créés pour la noblesse japonaise depuis le Moyen Age que les minuscules jardins de thé, parfois juste à peine plus qu'un roji («allée de rosée ») fait de pierres de gué menant à la maison de thé.
Les emprûnts à la nature
Le jardinier paysagiste japonais cherche à dissimuler son art et à donner l'impression que sa création est une oeuvre de la nature, sans artifices humains. Comme dans les autres arts japonais, l'accent est mis sur la simplicité, l'harmonie et la tranquillité. Le jardin traditionnel japonais contraste avec les plates-bandes de fleurs et les pelouses formelles d'Europe. Il reflète les beautés des paysages naturels japonais, avec leurs rochers et leurs montagnes, leurs arbres usés par les ans et leurs chutes d'eau. Certains jardins reproduisent même de vrais paysages, comme le célèbre parc Suizenji de Kumamoto qui recrée en miniature quelque-unes des étapes de la route de Tokaido, représentées par les illustres gravures sur bois de Hiroshige (1797-1858).
Les jardins de Shugakin à Kyoto sont typiques de la technique dite de Shakkei-zukuri ("paysage emprunté"), qui se sert des paysages environnants pour accroître la beauté des jardins.
L'eau est un élément très prisé et forme des étangs, des cascades ou des rivières. avec des îles miniatures et des ponts d'ornement. Les lanternes de pierre servent à éclairer le jardin la nuit mais aussi â renforcer le thème de l'eau en symbolisant le phare. Dans le jardin de Hama Rikyu, dans la baie de Tokyo, les vagues de la mer viennent lécher les terrasses de pierre et se briser contre les ponts minuscules.
Les arbres entourant ce lac du parc de la Villa impériale, à Kyoto, semblent former un paysage naturel. En réalité, ils ont été arrangés avec soin pour créer une harmonieuse composition de formes et de feuillages.
La magie de ces lieux tient aussi à l'illusion de grandeur astucieusement créée par le paysagiste. Pour ce faire, l'artiste joue souvent de la perspective, plaçant au premier plan de grands objets, qui attirent l'attention, puis, derrière eux, des plantes et des rochers de taille décroissante. Certaines parties du jardin sont dissimulées par des murs, des haies ou des pavillons ornementaux afin que de nouvelles scènes surprennent sans cesse le visiteur qui flâne dans l'allée sinueuse. Des paysages qui débordent de l'enceinte du jardin peuvent être incorporés à l'ensemble: c'est la technique du shakkei-zukuri (paysage emprunté ). Les limites du jardin sont dissimulées ou camouflées, et les allées et les ruisseaux serpentent entre les rochers et les arbustes et semblent ne jamais finir.
Une austérité sublime
Le symbolisme élargit encore la gamme naturelIe du jardin : un arbuste peut représenter une montagne éloignée ou une cascade, du sable ratissé peut symboliser le rivage. Les rochers sont choisis avec autant de soin qu'un jardinier occidental en met à sélectionner une plante rare. Le jardin du temple de Sambo-in, créé en 1598, comprend près de 800 rochers, tous choisis individuellement. Un rocher peut être retenu en raison de sa beauté propre ou parce que sa forme rappelle celle d'un élément de la nature, montagne, lac ou chute d'eau.
Pour un instant recueillons-nous sous la cascade en ce dénut d'été.
Le symbolisme atteignit des sommets lorsque se développèrent les kare sansui (jardins secs), sans plantes ni eau, conçus comme des lieux de méditation pour les bouddhistes zen. Aux yeux des Occidentaux, ces jardins ne montrent rien de plus que quelques rochers choisis avec amour et disposés avec une grande précision, entourés de minutieux dessins sur le sable ratissé. Parfois ils représentent un paysage, comme dans le jardin de Daisen-in, datant de 1480, où des motifs de sable en vrille forment une rivière autour de rochers symbolisant le mont Horai et un "bateau au trésor". En revanche, le célèbre jardin de Ryoan-ji, créé en 1470, est d'une conception purement abstraite avec ses 15 rochers disposés comme des îles sur du gravier blanc ratissé.
Les jardins d'intérieur
La division entre la maison et le jardin est par tradition, subtile. L'espace habité afflue dans le jardin dont il n'est séparé que par de fragiles écrans ouverts en été. Les couleurs et les effluves du jardin pénètrent dans la maison lorsque les glycines délicates de la tonnelle grimpent jusqu'à la véranda et que les muguets odorants, plantés sous les fenétres, exhalent leur parfum à l'intérieur de la maison. Jadis, les architectes détournaient même des ruisseaux jusque sous les couloirs des palais, afin d'y faire entendre le clapotis de l'eau. Dans la tokonarna, "l'alcôve de beauté" aménagée dans la salle de sejour on peut trouver des bonkei ("jardin sur un plateau") qui sont des paysages en miniature garnis de plantes naines placées entre de minuscules montagnes, faites de tourbe mousseuse et recouvertes de terre, et des "mers" de sable. On peut y voir aussi des bonsaïs ("arbre sur un plateau "), ces arbres nains auxquels des années d'élagage et de manipulation ont donné une forme esthétiquement satisfaisante et d'apparence naturelle.
LES SAMOURAÏ
Le premier shogun de l'ère Tokugawa, Ieyasu (mort on 1616), établit une liste de règles destinée à guider ses successeurs. Elles comprenaient cette affirmation : " Le sabre est l'âme du samouraï." Ces quelques mots résument les croyances et le mode de vie de la classe guerrière japonaise.
Les deux sabres (daîsho) du samouraï sont à la fois un insigne de son rang et les instruments de sa vie et de sa mort. Le katana, un long sabre à la lame légèrement recourbée à la poignée garnie de deux branches et recourverte de same; la peau rugueuse d'une raie géante, pour assurer une bonne prise, était son arme principale. Le wakisashi comme le katana, mais en beaucoup plus court, était utilisé dans les combats au corps à corps et, si la défaite paraissait inévitable, sa lame permettait à son propriétaire d'éviter le déshonneur en se faisant hara-kiri.
Bushi, ronin et ninja
Le sabre ne fut pas toujours l'arme principale du guerrier japonais. Les précurseurs des Samourais, les aristocratiques bushi (guerriers), qui formaient la garde personnelle des empereurs et des nobles de rang élevé, au IVème siècle, étaient des archers à cheval.
Au XIème siècle, ils avaient été remplacés par une classe sociale plus large, celle des soldats professionnels, les samouraïs ("ceux qui servent "). Ceux-ci combattaient souvent à pied, au corps à corps, et à l'aide de leur sabre, ou naginata, à la longue lame montée sur un manche solide, et qui pouvait mesurer près de trois mètres en tout. C'était l'arme favorite de ces Samouraïs dont certains étaient aussi des moines bouddhistes.
Un samouraï conservait son statut aussi longtemps qu'il restait au service de son daimyo (seigneur féodal). Si ce seigneur était renversé ou tombait en disgrâce, le Samouraï pouvait devenir un ronin, un mercenaire errant à la recherche d'un nouvel engagement. Les Samourais, représentés dans les films japonais d'arts martiaux, qui sont devenus à la mode à l'Ouest, ne sont le plus souvent que des ronin.
Certains ronin pouvaient devenir des ninja, espèce d'agent secret, tout de noir vêtus pour ses missions nocturnes, entraînés à l'espionnage et au combat, et dont les exploits sont montrés dans les films occidentaux grand public.
Le code bushido
Entre les XIIème et XIVème siècles, la conduite des samourais fut soumise à un code, le bushido ("la voie du guerrier"), influencé par le bouddhisme zen, qui enseigne l'autodiscipline. Cela signifiait pour le samouraï qu'il devait développer ses talents martiaux, adopter un mode de vie simple et, surtout faire preuve de loyauté. A tout instant, le samouraï doit être prêt à donner sa vie pour l'empereur, pour son dairnyo, ou pour son honneur personnel. Il doit ignorer le confort et la sécurité, et se faire hara-kiri plutôt que de se rendre. Lorsque le code bushido fut imprimé pour la première fois, pas avant le XVIIIème ou XIXème siècle d'ailleurs, on pouvait y lire que le samouraï doit "vivre en se préparant à la mort" Le moine-samouraï Jocho Yamamoto (1659-1719) le dit encore plus clairement : "le but du samouraï est la mort".
Deux samouraïs arborant de magnifiques armures faites d'un assemblage de plaques et d'un plastron. Un masque et une perruque ou un casque complètent l'armure.
Sous le shogunat de Tokugawa (1603-1867), les Samouraïs, qui ne représentaient pas plus de 5% à 7% de la population totale, constituaient une petite classe de pnvilégiés. Comme le Japon vivait une période de paix, ils devinrent des personnalités locales, des administrateurs et des propriétaires terriens. Seuls les Samouraïs étaient autorisés à porter les armes, et à s'en servir. Aussi, certains arts martiaux que l'on associe de nos jours aux samouraïs furent en réalité inventés par les paysans pour se protéger des agressions des samouraïs tyranniques.
L'héritage des samouraïs
La restauration de l'autorité impériale en 1868 et la rapide modernisation du Japon provoquèrent, en 1871, la disparition des samouraïs on tant que classe distincte. Les samouraïs se transformèrent alors parfois en hommes d'affaires, à l'origine des zaibatsu, véritables cartels possédés par de grandes familles et qui dominent la vie économique japonaise. Mais d'autres samouraïs, hostiles aux nouvelles dispositions, se soulevèrent sous les ordres du maréchal Takamori Saigo, commandant de la garde impériale. Ses 15.000 hommes furent battus en 1877 à la bataille de Shiroyama par une armée organisée selon des critères occidentaux.
L'espnt des samouraïs n'a pourtant pas disparu. Le nouveau code des combattants Japonais de 1882 soulignait les vertus de fidélité et d'abnégation des samouraïs et affirmait que "le devoir est plus lourd que la montagne, la mort est plus légère que la plume". Son but était de répandre dans le peuple japonais le sentiment que nous sommes tous des samourais maintenant.
La persistance de cette tradition guerrière se révéla nettement au cours de la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Les troupes japonaises y firent preuve d'un courage suicidaire en submergeant en "vagues humaines" des positions massivement fortifiées. Cette tradition trouva sa plus tragique expression dans les combats de la Deuxième Guerre mondiale au cours de laquelle 5.000 pilotes japonais sacrifièrent leur vie dans des attaques kamikazes ("vent divin") sur des navires ennemis. Fidèles au credo des samouraïs pour lesquels la reddition constituait le déshonneur suprême. Les troupes japonaises maltraitèrent les soldats alliés qui s'étaient rendus et qui donc leur semblaient "moins qu'humains". A la fin de la guerre, face à leur pays dévasté, de nombreux chefs militaires se firent harakiri. Mais les véritables héros furent peut-être ceux qui "supportèrent l'insupportable" , la reddition du Japon, et qui se mirent au travail pour reconstruire leur patrie.
LES ÎLES DU JAPON
La grande courbe que forme le territoire japonais s'étend des îles Kouriles au nord-est aux îles Ryukyu au sud-ouest. L'archipel volcanique d'lzu s'étend vers le sud dans l'océan Pacifique, à plus de 480km du centre d'Honshu. Au large des quatre îles principales, Kyushu, Shikoku, Honshu et Hokkaido, on trouve 500 îles ou plus d'au moins 4 km² et une multitude d'îlots.
Le territoire japonais comprend les îles Ryukyu, Izu, Boinin et Volcano au sud.
Le Japon revendique aussi certaines îles des Kouriles.
Au large des grandes îles, les minuscules îlots ne sont souvent que de simples récifs inhabités, où poussent parfois des bambous et des pins noueux qui rappellent les paysages représentés sur les dessins à l'encre traditionnels. La beauté de ces archipels microscopiques attire de nombreux touristes. Les îles plus grandes possèdent des stations thermales construites autour de leurs sources ou bien sont devenues des centres de sports aquatiques très fréquentés. Les insulaires dépendent largement du tourisme pour vivre mais parfois ils augmentent leurs revenus avec la pèche ou la collecte des algues comestibles. Lorsque les conditions le permettent, ils font un peu d'agriculture.
Les îles Bonin et les îles Kouriles
Les îles Bonin, Ogasawara-gunto en japonais, sont un archipel volcanique situé à 970 km au sud-est d'Honshu. Ses 97 îles n'accueillent que 1.800 habitants. La plus grande de ces îles, Chichi Jima, a une supercie de 39 km. Annexées par le Japon en 1875, les îles Bonin furent occupées par les Etats-Unis de la fin de la guerre à 1968. Les touristes sont séduits par leurs belles plages de sable blanc et par leurs centres de pêche sportive. Plus au sud surgissent les îles Volcano dont lwo Jima.
La beauté sauvage et les belles plages des îles Bonin leur ont valu d'être transformées en parc national en 1972. Le climat favorise une luxuriante végétation subtropicale.
Les îles Kouriles forment un long chapelet de 30 grandes îles et d'une vingtaine plus petites qui s'étend du nord d'Hokkaido à la presqu'île de Kamtchatka en Sibérie, sur une distance de 1.046 km. Leur nom japonais est Chishima (« Mille îles »). Elle furent envahies par le Japon en 1875. Cependant, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l'Union soviétique occupe les Kourîles. Le Japon revendique les îles les plus méridionales de l'archipel : - lturup, Kunashiri, Shikotan et Habomai -, qu'il considère comme ses « Territoires du Nord », et maintient qu'elles ne font pas vraiment partie des Kouriles. En 1956, l'Union soviétique acceptait de rendre Shikotan, Habomai et les îlots associés, à la condition que soit signé un traité de paix terminant officiellement la Deuxième Guerre mondiale. Le désaccord sur les Kouriles méridionales continue de bloquer la conclusion d'un traité de paix.
Les îles Ryukyu
Les les Ryukyu forment un archipel d'une centaine d'îles qui s'étire sur 1.046km entre le sud de Kyushu et Taiwan. Elles sont les sommets d'une chaîne montagneuse volcanique immergée. Les îles les plus grandes ont en général un relief accidenté et quelques volcans encore en activité. Elles sont entourées de récifs de corail plus petits. Le climat tropical, chaud et humide, et les pluies de mousson permettent de cultiver les bananes, la canne à sucre et les ananas.
La population de ces îles s'élève maintenant à un million d'habitants environ. Du point de vue ethnographique et linguistique, ils se rattachent aux Aïnous d'Hokkaido. Les Japonais du "continent" ne comprennent pas très bien la langue dérivée du japonais dans laquelle s'expriment les insulaires des Ryukyu.
Du nord au sud, les îles principales de l'archipel sont les îles Osumi et Tokara, les Ryukyu centrales (dont les îles Arnami, Okinawa et les îles de Miyako, Ishigaki et Iriomote). Amami et Okinawa ainsi que les îles plus méridionales formèrent des royaumes indépendants au XIIIème siècle. Mais, à partir du XVIème siècle, elles furent sous la domination des Chinois et des Japonais. Un siècle plus tard, les Japonais y devinrent de plus en plus puissants et, en 1879, les Ryukyu furent intégrées à l'Empire japonais.
Une paysanne ôte des feuilles de canne à sucre à Okinawa. Bien que l'agriculture soit importante pour l'économie de l'île, celle-ci tire ses revenu de la pêche, de la pétrochimie et du tourisme.
Pendant la guerre elles furent le théâtre de violents combats entre troupes alliées et japonaises. Des centaines de milliers de soldats et de civils périrent au cours de batailles sanglantes pour la conquête d'Okinawa (avril-juin 1945). Les Ryukyu septentrionales retournèrent au Japon en 1953 et le reste du territoire, dont Okinawa, fut rendu par les États-Unis en 1972. Okinawa reste cependant une importante base militaire américaine.
L'hôtel de ville de Nago, à l'extrémité septentrionale d'Okinawa, est construit dans un style délibérément moderne. Parmi les nombres attractions touristiques de l'îles, il faut noter les magnifiques récifs de corail et les épaisses fôrets que rien de vient troubler.
Okinawa est l'île principale de l'archipel avec une superficie de 1.253 km². Au nord, des hauteurs escarpées s'élèvent jusqu'à 488 m d'altitude. La majorité de la population vît dans les régions plus plates du Sud, surtout autour de la capitale Naha. Une végétation subtropicale dense couvre presque toute l'île. Bien que le terrain soit rocheux et accidenté, les paysans font pousser de la canne à sucre et des ananas dans os zones défrichées. Mais les revenus des habitants d'Okinawa, comme ceux de tout l'archipel des Ryukyu, dépendent principalement du tourisme. A Okinawa, le parc national côtier de Quasi est un centre de sports nautiques, qui comprend un parc marin avec un "observatoire sous-marin" construit autour d'un récif de corail.
LES ÎLES DU JAPON
Le Japon est le seul pays du monde dont le souverain est aujourd'hui encore considéré comme un dieu par des dizaines de millions de sujets. Quand l'empereur Hirohito mourut, en 1989, le gouvernement craignit que des milliers de personnes, comme le voulait la tradition, ne le suivent volontairement dans la tombe, mais seuls quelques vieillards désespérés se donnèrent la mort. Lors de ses funérailles, des membres de sa suite brandissant des bannières blanc et or figurèrent les huit millions de dieux et d'esprits du shintô, la religion nationale japonaise, et un haut fonctionnaire du palais porta une boîte contenant les chaussures neuves que l'empereur devait mettre dans l'autre monde. Un rideau fut discrètement tiré pour dissimuler à la foule les rites ayant un rapport direct avec le caractère divin du défunt.
Après 1945, les religions japonaises ont cessé d'être soutenu par l'Etat, et l'empereur n'est désormais plus un "dieu humain visible"; mais des cérémonies et des processions traditionnelles continuent d'attirer des foules importantes, comme ici cette fête religieuse à Hiratsaka.
Selon la tradition shintoïste, les empereurs du Japon sont les descendants de la déesse du Soleil Amaterasu, l'une des deux principales divinités du shintô, dont le symbole du soleil levant est l'emblème du pays. Pendant l'ère Meiji (1868 - 1912), cette tradition fut mise au premier plan afin de renforcer le pouvoir impérial, et elle joua un rôle important dans les manifestations les plus agressives du nationalisme japonais, de 1930 à 1945. L'empereur, grand prêtre de la nation, vit à Tokyo, dans un palais clos situé au centre d'un domaine de 50 hectares.
Lors de l'intronisation, des bâtiments provisoires sont construits avec du bois provenant d'arbres spécialement plantés dans ce but; des prêtres et des prêtresses dansent et chantent selon la tradition, les lampes sont allumées avec une flamme obtenue en frottant deux bâtonnets, et le nouvel empereur, incarnant le dieu du Riz, devient, à l'issue d'un mariage rituel, l'époux sacré de déesse du Soleil.
LE BOUDDHA COSMIQUE
Au Japon, les empereurs sont loin d'être les seuls êtres humains pouvant acquérir un statut divin. Tout comme en Chine, les individus ayant montré des mérites exceptionnels ou accompli des actes hors du commun sont honorés comme des dieux. Ainsi le saint patron du sumo, la lutte traditionnelle japonaise, est-il Sunuke, un grand champion qui vécu au premier siècle de notre ère. Un des éléments de base du shintô, est la croyance en l'existence de myriades de kamis, des entités surnaturelles supérieures à l'homme et présentes dans toutes les manifestations de la vie, des typhons aux montagnes en passant par les humains et les animaux. Aux cours des siècles, le shintô a dû coexister, parfois en s'y fondant, avec le bouddhisme, introduit de Chine au Japon, en passant par la Corée, au début de notre ère.
Le grand moine du 9ème siècle Kukai, par exemple, donna naissance, avec la secte shingon, à une synthèse des deux religions, qui concevait l'univers comme le corps du Bouddha cosmique, si bien que chaque partie de celui-ci, jusqu'à la plus infime poussière avait une réalité spirituelle. Selon la légende, Kukai sortit du ventre de sa mère les mains jointes, vécut longtemps de mendicité en accomplissant des miracles et chassa des légions d'esprits malfaisants, de dragon et de monstres qui tentaient d'interrompre ses méditations. Il est vénéré aujourd'hui à Zentsuji, où il vit le jour, et au mont Koya, dans l'île Shikoku, où il est enterré.
Les sanctuaires shintoïstes et les temples bouddhistes voisinent à Nara, ancienne capitale impériale, où la puissante famille Fujiwara fit construire à la fois le sanctuaire Kasuga, où des danses rituelles sont exécutées en l'honneur d'Amaterasu, et le Kofukiji, le " temple apportant le bonheur ", dont les gracieuses pagodes abritent des statues du Bouddha. La déesse du Soleil a son principal sanctuaire à Ise, le dieu de la Guerre Hachiman à Kamakura, et les deux autres grands centres du shintô sont Kyoto et Nikko.
DES RENARDS SURNATURELS
Les animaux surnaturels malicieux ou malfaisants de la tradition japonaise sont directement issus de la religion animiste des kamis. Une des histoires populaires illustrant cette croyance est celle de l'homme qui prit un blaireau au piège, lui lia les pattes et l'amena à sa femme pour qu'elle en fasse une soupe. L'homme parti, le blaireau convainquit son épouse de le détacher en lui promettant de l'aider à préparer son plat. Sitôt libéré, il la tua, prit son apparence et ses vêtements, la fit cuire et la servit à son mari, quand il rentra de son travail. Lorsque l'homme eut tout mangé, avec un plaisir évident, le blaireau reprit sa forme normale, lui raconta en riant ce qu'il avait fait et disparut.
Une cérémonie de bénédiction de téléphones.
Pour les japonais, tout ce qui existe a un esprit.
Dans les régions les plus reculées du Japon, les maladies sont parfois attribuées à une possession du patient par des esprits mauvais, qui peuvent être soit des fantômes en colère, soit des animaux magiques. La médecine moderne se répand lentement dans les campagnes, mais dans certains villages, jusqu'à il y a peu de temps, des renards surnaturels, manipulés par des sorciers et des sorcières, étaient tenus pour responsables de presque tous les maux frappant les habitants. Le temple de Taikyuji, près de Tottori, était encore, dans les années 1960, un centre d'exorcisme traitant les personnes possédées par des renards.
En 1975, un livre célèbre révéla que, en dépit des progrès de la science et du matérialisme, des chamanes opéraient encore ici et là au Japon. On croyait que lorsqu'ils entraient en transe ils pouvaient pénétrer et voyager dans le monde des esprits, communiquer avec ses habitants, et en revenir avec des pouvoirs de guérison et de clairvoyance. Certains se faisaient même les porte-parole des entités qui avaient pris possession d'eux.
LES VENTS DIVINS
Les pilotes kamikazes qui s'écrasèrent avec leurs appareils chargés de bombes sur les ponts des navires alliés du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale manifestaient leur patriotisme et le culte de leur empereur en allant jusqu'au suicide. Ils étaient persuadés que, en mourant ainsi, ils deviendraient des dieux. Kamikaze signifie "vent divin", en référence aux tempêtes, soulevées, croyait-on, par les "dieux du pays", qui détruisirent, au 13ème siècle, une flotte d'invasion mongole menaçant le Japon. Dans le code d'honneur du samouraï, la vie d'un combattant appartient à son chef. A la mort de l'empereur Meiji, en 1912, un de ses généraux, le comte Nogi, se suicida avec son épouse, apparemment pour continuer à servir son maître dans la mort, exactement comme il l'avait fait dans la vie.
Merci pour cette lecture
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Je viens de lire...
JE vien sde prendre un éféralgan...
Je viens de prenre un café...
Je viens de prendre une corde...
Je viens de décidé de tuer Shin et ces post de 3km plutôt que de me pendre ou m'imoller...
A part qu'on met troi heures à tous lire, c'est intéressant... Pourquoi personne ne me croit ????
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berenor tu as fais une faute d'orthographe à la rubrique "Emploi", c'ets teps partiel et non temsp
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c'est pas parce qu'il fait des messages de 4 pages qu'on lit qu'on va lire tes messages de 5 lignes hein !Le 2002-08-24 02:01, HoMeLeT a écrit:
Et dire qu'à chaque fois que je poste quelque chose je me dis "c'est trop long, là, y vont pas lire et y vont dire que je fais rien qu'à squatter avec mes gros messages..."!
Merci, ça me déculpabilise!
Ci-gît ma signature.
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question pour shin:
-pourquoi il y a le meme pour dans le topic le plus long du monde
-d'ou tu as copier-coller cela
sa a l'air complet mais trop long a lire donc je lis pas ( tout post superieur a 50 lignes moi je lis pas)
-pourquoi il y a le meme pour dans le topic le plus long du monde
-d'ou tu as copier-coller cela
sa a l'air complet mais trop long a lire donc je lis pas ( tout post superieur a 50 lignes moi je lis pas)
Moi le Rittmiester Manfred Freiher Von Richthofen.
Le Baron Rouge je suis toujours près avec mon triplan DrI Fokker à abattre l'ennemi pour augmenter mon palmarès inegalable.
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- Rongeur de TraKaï
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