Les Gnomes

Les Gnomes, comme les Nains et les Hobbits, font partie des courtes races. Ils descendent de la souche naine. S’il faut en croire nos maigres données paléontologiques, les premiers véritables gnomes sont apparus il y a environ 700 000 ans dans la région que l’on nomme aujourd’hui Cumbria. La séparation entre les races naine et gnome serait survenue par un phénomène naturel de sélection et non par magie. Cette théorie est confirmée par le test alchimique des tissus gnomes qui ne témoigne d’aucune vibration mystique. En conséquence, comme pour tous les produits de la sélection naturelle, les gnomes n’ont pas d’aptitude particulière à la magie et ne sont pas particulièrement réputés pour leur maîtrise des Arts.

Au contraire des Nains, les gnomes ne sont pas particulièrement impressionnants sur le plan physique et ne possèdent pas une puissance inhabituelle. Leur force reste proportionnée à leur petite taille. Les Gnomes mesurent généralement moins d’un mètre et pèsent au plus dans les quatre à cinq cents pierres. Cependant, leur endurance et leur longévité sont exceptionnelles ! Un mâle gnome vit environ 500 ans, sauf accident ou maladie grave.

Grossièrement, les Gnomes se distinguent des autres courtes races par leurs attributs faciaux et leurs pieds. Au contraire de leurs cousins nains, les mâles gnomes portent fort peu la barbe. Ils n’ont pas davantage les pieds gigantesques et poilus des Hobbits. Le Gnome commun ne se distingue véritablement, au plan physique, que par un nez large et charnu. Comme dans toutes les autres courtes races, les Gnomes ont généralement des sens très aiguisés, mais la taille du nez gnome entre sans doute en ligne de compte dans ses exceptionnelles facultés d’odorat. Personne ne les surpasse dans ce domaine. L’odorat du Gnome explique le succès de cette race comme chimistes et fabricants de parfums.

En plus de ces différences superficielles, les Gnomes se distinguent surtout des autres courtes races par le caractère. Les contrastes, ici, sont nets et spectaculaires ! Par exemple, alors que les Nains ne vivent que dans les régions montagneuses, les Gnomes ne sont confinés sur aucun terrain de prédilection, on les trouve partout où il est possible de commercer et de troquer. De plus, alors que les Nains constituent une société insulaire et fermée, préférant éviter les contacts avec les autres races, les Gnomes sont ouverts et se mêlent facilement aux autres peuples. Les Hobbits sont timides, retirés et largement sédentaires, les Gnomes sont farouchement énergiques. De toutes les courtes races, les Gnomes sont les plus enclins à voyager, à apprendre de nouvelles langues, à apprécier tout ce qui tranche sur leur expérience, tout ce qui leur paraît nouveau.

Au cœur de la fameuse ambition gnome, qui a conduit tant de ces êtres à devenir banquiers, politiciens ou capitaines d’industrie, c’est toujours le besoin de sécurité que l’on découvre. Les observateurs extérieurs, qui se contentent généralement de juger sur les apparences, ont souvent condamné les Gnomes pour leur amour de l’or et du pouvoir. Mais c’est ignorer la quête véritable du Gnome, qui est la paix. Les Gnomes n’aiment pas l’or ou l’influence pour elles-mêmes mais pour la sécurité qu’elles procurent aux siens.

Il faut noter que le Gnome ordinaire, une fois dépossédé de son titre et de sa fortune, est une personne extrêmement vulnérable. Les Gnomes ne sont pas aussi habiles à se protéger que les Nains, physiquement parlant. Ils n’ont pas non plus de hautes murailles montagneuses où se cacher. Si un Gnome veut bénéficier d’un peu de liberté d’esprit, il doit avoir de quoi subvenir aux besoins de sa famille. Il doit ériger certaines barrières entre le monde et lui, car les dangers abondent. Avant de juger dans la précipitation, il est sage de se souvenir des obligations qui pèsent sur ce peuple.

Le sens du devoir et la dévotion qui lient le Nain à son peuple est proche de l’allégeance du Gnome à sa Famille (au sens large), qui est absolue et incorruptible. Les frères, parents, grand-parents et les ancêtres vivants, les cousins et les cousins par alliance… en tant que membre de la famille, le Gnome doit assumer la responsabilité du bien-être de parfois cent personnes. Il est capable d’en supporter le poids, parce que les autres membres de la famille travaillent aussi dur que lui, se dévouant avec une énergie sans limite. Tous ces efforts sont dirigés par le chef de famille, qui coordonne l’action de chaque Gnome membre de la Gens et attribue à chacun son lot de responsabilités et de devoirs.

L’amour de la famille chez le Gnome lui donne un but et un soutien, ainsi qu’une sécurité personnelle que les autres races, dans l’ensemble, ne peuvent qu’envier. Les rares étrangers qui parviennent à impressionner un patriarche gnome au point d’être adopté comme « filleul » de la Famille en tirent un immense bénéfice. Il existe un mauvais côté à tout ceci cependant : les luttes d’influence à l’intérieur de la Famille peuvent fort mal tourner et les Gnomes sont connus pour venger avec une précision sanglante et impitoyable tout attentat perpétré contre leur clan. Nul n’est plus rancunier qu’un Gnome ! Il vit longtemps, n’oublie jamais une offense et ne distingue pas entre celui qui l’a offensé et sa descendance, 100 ou 200 ans plus tard.

Les femmes et les enfants sont particulièrement chéris par les familles gnomes. Les femelles gnomes, quoique moins confinées que les femmes naines, sont rarement aperçues voyageant à l’étranger ou même marchant dans la rue sans une escorte impressionnante. Les protecteurs demi-ogres entraînés sont communs dans les rues de toutes les grandes cités, ils accompagnent les personnalités gnomes de quelque importance.